La Gare

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Ligne Caen à la merLa gare de Cambes, de style "Ouest", était desservie par la Ligne de Caen à la mer, en provenance de la Gare de Caen Saint-Martin et à destination de la gare de Luc-sur-Mer puis, à partir de juillet 1876, de la gare de Courseulles-sur-Mer. Cette ligne était exploitée par la Compagnie de chemin de fer de Caen à la mer.

Histoire

La gare fut ouverte à partir de juin 1875. Dans les années 1930, des trains directs Paris-Courseulles ont été exploités par la Compagnie des chemins de fer de l'État et passaient donc à Cambes.
Concurrencée par le développement de l'automobile, la ligne fut fermée en 1950.

Particularités

  • La gare a été restaurée au goût du jour, les enduits caractéristiques de ce type de bâtiment ont été enlevés dans les années 2000 pour laisser les pierres apparentes.
  • La plate-forme ferroviaire existe toujours.

La Ligne du chemin de fer de Caen à la mer fait partie de ces petites lignes secondaires établies par des investisseurs privés vers la fin du XIXe siècle suite à la mode des bains de mer. Elle fut, à ses origines, synonyme de vacances d’été et de détente pour de nombreuses familles aisées. Elle servit aussi à transporter les « pensionnaires » vers les écoles de Caen grâce à des trains spécifiques. En 1944, elle fut utilisée par les armées alliées pour transporter matériel et munitions à destination du front.
La durée du trajet était de 1 heure à 1 heure 30 pour 23 kilomètres et de 35 minutes de Caen à Douvres. Les tarifs en 1893 étaient de 3,30 F en 1re classe, 2,45 F en 2e classe, et 1,80 F en 3e classe.

À la sortie de Luc, la ligne était rejointe par la ligne à voie étroite exploitée par les Chemins de fer du Calvados. Cette dernière venait de la gare de Caen Saint-Pierre (Place Courtonne) via Ouistreham. La section en commun (Luc-Courseulles) était exploitée grâce à un troisième rail, la séparation entre voie normale (1,435m) et voie de 60cm se faisait sans pièce mobile par un 'pointe de cœur' adapté aux boudins de roues de chaque matériel et par 2 contre-rails (un pour chaque type de largeur de voie) au droit de la pointe de cœur. Le rail commun était le rail le plus au Sud. À la seule gare intermédiaire de croisement (St-Aubin) entre Luc et Courseulles, là où les convois en voie normale pouvaient se croiser, il y avait, avant l'aiguille de voie normale, séparation des 2 types de voies. Nous avions donc à St-Aubin 2 voies normales (1,435m) de croisement et côté Sud 2 voies étroites (0,60m) de croisement aussi. Signalons que Langrune et Bernières n'étaient que des haltes (donc dépourvues d'aiguille) et non des gares.
Sur les vues aériennes, on peut encore distinguer l'ancienne plateforme qui passait à travers champs.

Histoire

La ligne de chemin de fer Caen (St-Martin)-Courseulles, via Luc-sur-Mer fut ouverte en 1875 et inaugurée le 30 juin. On la surnomma rapidement « le tortillard » et plus généralement « le petit train de Caen à la mer ». Initialement, elle allait de Caen à Luc-sur-Mer puis fut prolongée de 8 kilomètres en juin 1876, jusqu'à Courseulles-sur-Mer. A la demande des riverains, des stations furent ouvertes ensuite à La Folie, Malon, Le Cisey, et Epron. Le raccordement au chemin de fer de l'Ouest (ligne Paris-Cherbourg) fut effectué le 12 septembre 1877 au poste de bifurcation appelé 'bif de Courseulles'. Ce poste gérait 4 directions de ligne : double voie de Cherbourg, double voie de Flers, voies uniques de Vire et de Courseulles. Il fut démoli en 1996. À partir de 1886, elle fut exploitée par la Compagnie de chemin de fer de Caen à la mer, puis elle fut reprise le 23 mars 1933 par la Compagnie des chemins de fer de l'État. La ligne fut modernisée en 1937-1938. La concession s'achevant le 9 août 1937, l’exploitation - hors services d’été et trains Paris-Courseulles direct - fut rétrocédée à la société de cars « les Courriers Normands » qui signèrent un accord en 1938 avec la toute nouvelle SNCF pour l'entretien des voies. Les trains étaient maintenus pendant la saison d'été mais le service omnibus étant désormais assuré par autocar, un service routier s’était en partie substitué au rail. La ligne connut une reprise d’activité pendant les années de guerre. Elle fut peu touchée pendant le débarquement de 1944. Quelques mouvements de chars, seulement, détériorèrent les voies à plusieurs endroits. Le génie les remplaça de sorte que les armées alliées purent y faire circuler leurs trains. Les voyageurs civils furent à nouveau acceptés à la fin de l'été 1944 mais le réseau fut en fait repris par la compagnie le 21 décembre 1944. Le trafic régressa considérablement à partir de 1945. Le trafic voyageur représentait 6 fois ce qu'il était en 1938 et 2 fois ce qu'il était en 1943. Malheureusement, la plupart des voyageurs étaient des anciens combattants bénéficiant de la gratuité sur les transports publics. En 1950, le trafic ne fut actif que durant l'été et la décision fut prise de fermer cette ligne de 28 kilomètres de long. Incapable alors de rivaliser avec le développement de l’automobile, la ligne fut officiellement fermée le 8 décembre 1950. Elle le fut définitivement en 1952. Toutefois, des convois de marchandises ont continué de l'emprunter jusqu'en 1970 dans sa partie 'raccordement' jusqu'à l'avenue de Creully (avec 6 passages à niveau) (sur la commune de Caen) pour desservir les entrepôts qui longeaient alors le boulevard Dunois (Ets Dumond & Jaussaud, Usine Igol, etc.).

Matériel roulant

Le matériel moteur était composé de quatre locomotives 030 Fives-Lille construites spécialement en 1875 pour la ligne. Une 030 Corpet-Louvet vint s’y ajouter en 1883, puis la 030-1392 du réseau de l’Ouest (construite en 1869 pour l’ancien réseau de l’Eure). Enfin, une 030 St Léonard et une 030 Corpet-Louvet complétèrent le parc traction en 1927.
Les voitures de voyageurs étaient des voitures à essieux et caisse en bois dites « Bidel », identiques à celles du réseau de banlieue. Une vingtaine d’entre-elles étaient des voitures à impériale.
Il y eut aussi des voitures à bogies du réseau de l’État qui assuraient les trains Paris-Courseulles directs.
Enfin, la ligne fut dotée d’autorails à partir du 1924. Leur parc se composait d’une automotrice Renault RS4 et de 4 « Michelines » sur pneus (2 « type 11 » et 1 « type 14 »). Elles furent retirées du service en 1939.

Stations

La ligne Caen-Courseulles desservait de nombreuses haltes ou gares :

  • Caen
  • Couvrechef
  • Épron
  • Cambes
  • Mathieu
  • Douvres
  • Chapelle-la-Délivrande
  • Luc-sur-Mer
  • Langrune
  • Saint Aubin-sur-Mer
  • Bernières-sur-Mer
  • Courseulles-sur-Mer (terminus)

Il y avait parfois une halte à l’hippodrome de Courseulles quand il y avait des courses.

Pour les trains venant de Paris, il y avait aussi une halte pour le quartier Beaulieu, à l’ouest de Caen. La voie passait alors par l'actuel "cours Napoléon" et longeait le boulevard Dunois puis l'emplacement de l'actuel boulevard Weygand au bout duquel la plate-forme ferroviaire existe toujours (près de la bibliothèque des sciences de l'université de Caen).

La Gare de Cambes-en-Plaine

Les principaux trafics étaient :

Le débarquement des bestiaux destinés aux abattoirs et à la saison des betteraves. Leur chargement à destination de la sucrerie « Bouchon » à Nassandre dans l’Eure.
A noter que la culture des betteraves s’étendait sur l’ensemble de la plaine de Cambes-en-Plaine à Biéville-Beuville et que les engins agricoles étaient tirés par des attelages de bœufs reliés par paire.
La ligne de chemin de fer desservant Cambes, partait de Courseulles pour aboutir à Caen gare Saint-Martin (Place du Canada), pour les voyageurs désirant se rendre en ville.
A Caen au haut de l’Avenue de Creuilly, un embranchement permettait une liaison directe avec la gare SNCF et Paris St-Lazare-Lazare facilitant ainsi le transport de Paris vers la Côte de Nacre.
La ligne fut démontée entre Cambes et Couvrechef par les Allemands pendant la bataille de Caen, puis utilisèrent les rails pour constituer une ligne de résistance.
Après la bataille elle fut remise en état par les militaires Anglais, pour être ensuite démontée définitivement laissant la place à la route, ce que l’on peut déplorer de nos jours.